Les communes de Bissen, Bettborn et Redange ont des sources dont l'eau contient des concentrations en nitrates supérieures ou proches de la norme de 50 mg NO3/l.
La rivière Attert montre des signes clairs d'eutrophisation sur l'ensemble de son cours avec une légère amélioration vers l'aval à partir de la frontière belgo-luxembourgeoise. Les concentrations en phosphates, par exemple, sont toujours supérieures au seuil d'eutrophisation (valeur moyenne 0,3 mg P/l) (valeur seuil 0,15 mg P/l).
Les valeurs en nitrites sont en général beaucoup trop élevées et ne satisfont pas aux normes pour la survie de la faune piscicole (valeur guide pour les cyprinidés, 0,1mg NO2/l).
Il y a donc un réel problème d'élimination de l'azote et du phosphore (nitrates et phosphates). Ce qui signifie que les stations d'épuration devront dans la mesure du possible être équipées d'un système d'épuration tertiaire (élimination de l'azote et du phosphore). Par ailleurs, dans la partie belge du bassin versant, l'installation de stations d'épuration devient urgente vu les résultats obtenus à la frontière, particulièrement en période d'étiage (exemple, 1999).
Les affluents ont une qualité de l'eau très variable qui va d'excellente (le Riederbaach, le Roudbaach en amont, le Nothomberbach) à eutrophisée (la Pall, le Schwebich) ou polluée (le Roudbaach en aval, le Aeschbech, le Viichtbaach, le ruisseau de Nobressart). En ce qui concerne le Nothomberbach, il convient de signaler une pollution en amont issue du village de Holtz.
En ce qui concerne la répartition des charges polluantes, celles liées au phosphore ont principalement pour origine les eaux usées domestiques. Au niveau de l'azote, 50% de cette pollution provient des rejets diffus de l'agriculture.

La station d'épuration de Boevange dont la construction a été entamée en 2000 permettra d'épurer 15.000 équivalents habitants de Beckerich à Boevange. Le regroupement des eaux usées de la population dans une entité d'assainissement centralisée présente dans ce cas l'avantage d'une épuration étendue à la phase tertiaire.

Dans la partie aval de l'Attert, l'Administration de l'Environnement a mis en évidence des concentrations en manganèse et en fer supérieures aux normes de potabilité.

Problèmes et propositions de solution

Problème 1
Présence de nitrates dépassant la valeur impérative de 50 mg NO3/l de la directive européenne eau potable dans les eaux de source de la vallée.

Création de zones de protection des sources avec indemnités pour les agriculteurs concernés (exemples : Bissen et Redange). Notons également que la valeur guide de 25 mg NO3/l doit servir d'objectif de base pour la protection des eaux potables.

Problème 2
Eutrophisation du cours de l'Attert.

Mise en place de stations d'épuration plus performantes permettant l'élimination de l'azote et du phosphore, rénovation des stations existantes en vue de satisfaire cet objectif. Epuration individuelle des habitations et fermes isolées.

Problème 3
Mauvais fonctionnement des stations d'épuration existantes.

Faire en sorte que les égouts contiennent des eaux usées concentrées (système séparatif ou semi-séparatif) (minimiser les variations de charge et les dilutions);

Prévoir des bassins d'orages pour limiter la pollution lors des fortes pluies;

Prévoir une gestion optimale des effluents d'élevage afin d'éviter des apports indirects de lisier dans les stations d'épuration (fosses de capacité adéquates et étanches, …);

Réaliser un suivi régulier des stations d'épuration (analyses d'eau, calcul de rendement);

Disposer d'un personnel compétent et motivé (formation continue, …).

Problème 4
Débit d'étiage très prononcé impliquant une concentration plus importante des polluants.

Maintien d'un débit d'étiage minimum en évitant l'installation de tout nouveau captage dans le bassin versant et en réglementant les captages existants.
Problème 5
Absence de suivi régulier de la qualité de l'eau (physique et biologique) au niveau transfrontalier (indices de qualité différents en Belgique et au Luxembourg).

Nécessité d'avoir un suivi transfrontalier de la qualité de l'eau en vue d'évaluer l'évolution de la qualité de l'eau du bassin versant et de mieux connaître les points noirs pour la mise en œuvre de mesures concrètes.

Problème 6
Méconnaissance de l'utilité du respect de nos cours d'eau et de nos sources.

Mise en place d'une maison de l'eau visant à la sensibilisation de la population au respect de nos cours d'eau et aux sources dans le bassin versant de l'Attert, campagnes de sensibilisation, … (collaboration transfrontalière).

Problème 7
Pollutions accidentelles liées à la circulation routière et aux habitations.

Prévention et lutte contre les pollutions accidentelles (mise en place d'un système d'alerte, collaboration transfrontalière au niveau de l’information et des secours);

Sensibilisation de propriétaires riverains aux risques de fuite des cuves à mazout, mise en place d'un système de contrôle du respect des normes en vigueur.

Problème 8
Dilution d'eaux usées par des eaux de source et/ou de drainage dans le système d'égouttage, mauvaise étanchéité de ce dernier.

Inspection du réseau d'égouttage par caméra et mise en œuvre de solutions adaptées (gestion intégrée des réseaux d'égouts à l'aide de logiciels), remise en état des canalisations vétustes, …

Problème 9
Pollution de l'Attert par certains métaux dont le fer et le manganèse dans la partie aval du cours d'eau (Bissen).

Nécessité de sensibiliser les entreprises au respect des normes en matière de métaux lourds et solvants organiques. Intérêt de réaliser un suivi des métaux lourds et des solvants organiques par analyse dans l'eau, dans les sédiments, mais aussi les organismes vivants (exemples : mousses aquatiques, poissons, …) bioaccumulateurs de ces substances.
L'Administration de l'Environnement focalisera ses analyses sur les 30 substances reprises (pesticides, …) dans la nouvelle directive cadre sur l'eau. Il serait souhaitable de prévoir à long terme un plan d'alerte pollution.